Monday, January 03, 2005

A la demande générale (d'au moins un(e) lecteur(trice))...

Je n'ai pas envie d'écrire en ce moment. Souvent, il m'arrive de tricher, de changer de langue pour contourner cette apathie. Mais ces jours-ci il n'y a rien à faire.

BONNE ANNÉE à toi, bien sûr. Qui que tu sois et où que tu te trouves.


Il faudrait sans doute voir là le moment parfait pour glisser quelques vœux qui trouveront dans leur expression une originalité qui masquerait leur manque de profondeur. La paix dans le monde... du bonheur... réussite... et tout le toutim... Il est l'heure d'inonder les cœurs de mièvreries joliment enrobées. De dialectiques faciles.

Comme je le disais dans un post précédent, j'aime le mois de décembre. Au moins autant que je n'aime pas janvier. Le mois de janvier, c'est un lendemain de fête, terne et froid dans la lumière rasante, sans chaleur et désagréablement aveuglante du petit matin. Quand les guirlandes et autres décorations de la soirée de la veille ont perdu tout leur charme. Quand les bouteilles sont vides et les mets froids et ratatinés.

Le mois de janvier, c'est le mois des promesses qui n'ont pas été tenues.

C'est qu'avec la fin de l'année, il y a la promesse de la FIN, tout court. On arrête de jouer. Comme si tout le monde souscrivait à la déclaration suivante: "OK, les gars. On a bien deconné, certains en ont bien chié aussi, mais y faut regarder les choses en face — la comédie ne peut plus durer." Cette espèce d'aberration parasitaire qu'est l'argent? Aux chiottes! Les politiques? Pendons-les, aux cotés de leurs engeances douteuses que sont le syndicalisme et la représentation populaire. Brûlons les autels...

Il y a cette douceur des fins de courses qui flotte dans l’air de décembre, et qui imprègne tout. Remarquez bien : je ne parle pas d’un sentiment chrétien. Dieu m’en garde (l’ironie n’est pas accidentelle). Si j’écris peu ces jours-ci, en revanche je lis beaucoup. Et je suis abasourdi par la quantité de blogs religieux qui traînent sur Blogger et d’autres sites du genre. Donc voilà, je voulais être clair sur ce point.

Les gens ici, ils disent souvent que je ne dois pas être vraiment français. Parce que contrairement à cet opportuniste qu’est José Bové, j’aime les cheeseburgers. J’aime Coca-Cola. Je me fous du Pape. Je me fous de la gauche bidon qui s’en mettait plein les poches dans les années 1980 et 90 quand Mitterand était au pouvoir pendant que ma mère ne trouvait pas de travail et passait ses nuits à se demander comment elle allait payer le loyer et nourrir ses deux fils. Je me fous de la droite et de leur incompétence criante. Je n’aime bien Chirac que comme une marionnette aux
Guignols de l’Info. Je n’ai pas voté lors de la dernière élection présidentielle, et les médias et les politiques ne sont pas parvenus à me faire culpabiliser sur la victoire de Jean-Marie LePen (président de l'extrême droite) au premier tour. Je n’ai participé non plus à ces ridicules manifestations qui ont suivi le premier tour, parce que contrairement à Jane Birkin et Pascal Obispo, je ne pense pas que la « démocratie » se défende en chantant la Marseillaise, le cul planté dans la rue, aux côtés de stars du show bizz. Je ne sais pas ce que c’est, moi, la « Démocratie », la « République ». Et le plus rigolo, c’est que les Français ne le savent pas non plus. J’ai vérifié. Je leur demandais. Quand ils trépignaient parce que je ne voulais pas aller secouer des drapeaux et gueuler des slogans idiots, je leur demandais, « Pourquoi faire ? » Et invariablement ils disaient, « Pour défendre la Démocratie !
— Ah bon ? Et c’est quoi la Démocratie ?
— Ben... me répondait-on, c’est le droit de s’exprimer, quoi…
— Ah !... t’es sûr que tu confonds pas avec la liberté d’expression ?
— C’est pareil, quoi. Tu t’exprimes, tu dis ton avis, tu votes, tu choisis tes représentants et tout ca. »
Et comme des fois je suis taquin, je ne pouvais m’empêcher de demander encore, « Mais alors c’est quoi la République que tu veux défendre ? Ca veut dire quoi République ? » Et là, inévitablement, le blocage.
« Ben la République, c’est… comme la Démocratie.
— Tiens ? vraiment ? il me semble que ce sont deux mots différents pourtant. S’ils avaient le même sens, on ne les trouverait sûrement pas côte-à-côte dans la même phrase, tu crois pas ?
— … »

Comment en suis-je arrivé là déjà ? Ah oui ! Moi pas français, paraît-il. Voyez-vous, on ne reconnaît pas un français parce que (contrairement à moi) il s’y connait en vin. C’est superficiel tout ça. Ca ne représente pas l’Esprit français. L’Esprit français qu’est-ce que c’est alors ? Et bien c’est faire le contraire de ce que l’on attend de vous.

L’Esprit français, c’est foutre la merde. C’est de faire comme on veut. Demandez à Bush, il vous dira. C'est pour ca qu'on s'est frité si longtemps avec les Rosbeefs. Au fond, on se ressemble trop. La seule chose qui nous départage, c'est le style. L'Anglais agit avec classe dans le foutage de merde. Le Français, c'est la campagne qui parle.

Ceci étant dit, non, je ne crois pas au « nationalisme », pas plus que je ne crois au « communisme. » Je pense que si les « démocraties » étaient à la hauteur de leurs prétentions, alors les gens seraient réellement libres de circuler de l’une à l’autre sans avoir à participer malgré eux au racket des visas. Je crois à la fin des religions, à la disparition des frontières, au mélange des « races. »

2 Comments:

Blogger mar said...

Al leer esto mi mente vibro...

I agree with you, i think that right now it's useless to focus just in one nationality cause if we do it we can find so much pain and an absurd view of our society as in my "mexican case".

In the past i believed in a lot of things of course, now i believe in me, in the force of the people who doesnt care any more about nationalities, i believe in human beens, in the union, in not to be clasified. When i read your words, even when was not easy to translate them by myself, i am not thinking just in france or that you are the french boy who seems dissapointed of la france (place wich i really love)...yeah it seems that the media, the system, the goverments have been creating a kind of a eternal joke, the "droit" is swallowing so much: hearts, minds, spirits, hopes, sometimes is a kind of asphixia...but at least we will always create routes for to fight, por la resistencia, one of these routes: la musique and words with no language, to recreate the concepts perhaps, the language of the spirit is what i really care.

la liberte has a seed in my heart for to survive in this world, i will take care of it with laughs.

A big kiss for you, a cozy and honest hug from here to "there"

2:03 PM  
Blogger Cheinara said...

I miss talking to you. :'(

2:23 AM  

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